Elisa M. Poggio
Jour 8, l'escargot et le bousier
Choisir d'exister
Entre deux plages d'écriture, aujourd'hui, j'ai quelque peu mis à jour le site. Lors de ma dernière phase de repli, j'avais fait sauter presque toutes les pages. Une façon de dire je n'existe plus.
Comme aujourd'hui je décide d'exister, je recrée des pages, en simplifiant au maximum. C'était un exercice très éprouvant de mettre en place ce site, parce que je bidouille sans trop savoir ce que je fais, rien ne semble fonctionner comme je le voudrais. Le mot d'ordre cette fois-ci était donc : un endroit où je me sens bien, qui soit un prolongement de mon univers. L'image de la forêt dans la brume ne change pas, elle. Je m'y sens tellement chez moi. Forêt, escargot, mon éternel bousier (ici davantage une lucane je crois, mais si jolie), brumes, astres, replis de nature auréolés de mystère. J'assume d'aimer ces ambiances magiques, mystérieuses et natures. Tout ceci est personnalisé avec les outils du bord, mais je ne choisis que ceux qui me ressemblent.
Ce n'est sans doute pas la logique la plus rentable, ou la plus efficace si on veut parler de stratégie, mais j'ai plutôt envie de manifester mes goûts et mes valeurs.
J'avance lentement mais sûrement dans mes révisions des premiers chapitres, toutes mes notes sont installées dans un petit planner-classeur transparent auquel il ne manque plus que les intercalaires. En termes d'organisation, j'ai décidé de séparer l'aspect agenda de l'aspect journal d'écriture et ce dernier aspect est bien plus pratique au format classeur, étant donné que j'y ajoute les éléments de la bible d'univers, de la liste des personnages, mes brouillons de cartes, le tout dans un joyeux fouillis comme je les aime (et qui est tout en feinte). Oui, il y a des notes scotchées et des post-it partout. Je crois qu'en fait, je suis fondamentalement allergique à l'uniformité visuelle. Vive les Frankenplanners !
Regardez juste en dessous, l'est-y pas mignon tout plein dans sa simplicité (simulée) ?

Conseil du jour
Il vient naturellement après le n'essayez pas de tout réussir parfaitement du premier coup : n'écoutez pas tous les conseils qu'on distribue aux jeunes auteur.ices. Ou plutôt, écoutez-les, oui, mais ne les retenez pas tous. N'affolez pas votre boussole interne en essayant de marcher dans toutes les directions. Si certains retiennent votre attention, testez-les en restant critique, en vous demandant si cela vous convient et pas si c'est bien comme cela qu'il faut faire. Cela semble un lieu commun, mais on a tendance... à suivre la tendance, la mode, la façon de faire d'écrivants qui ont plus d'expérience et/ ou de notoriété. Voire des conseils de gens très pressés d'en donner sans les avoir réellement éprouvés.
N'écoutez même pas les miens s'ils ne résonnent pas avec votre intuition ou votre logique. Les compétences évoluent au fil des expériences, et il faut bien souvent commettre des erreurs pour bien comprendre comment en sortir. En gros, l'expérience des uns ne sert pas forcément aux autres. Vous vous souvenez ce que j'ai dit au sujet du premier roman cobaye ? N'ayez pas peur de charcuter. Votre texte, c'est votre matière première, elle se renouvelle, elle revit, autant de fois que nécessaire. Et vous apprendrez bien plus sur votre propre art de cette façon qu'en essayant d'économiser vos efforts ou "d'éviter les erreurs de débutant". Ces erreurs-là ne sont "graves" que si vous vous empressez de les offrir à un éditeur.
Il est toujours positif de chercher à s'améliorer en lisant des ouvrages sur la narration ou en suivant des formations. Je dirais que le mieux c'est d'en confronter plusieurs et lorsqu'on choisit un cours ou une masterclass, de privilégier non seulement celle de quelqu'un qui a de l'expérience dans ce qu'il professe, mais qui a aussi une formation de pédagogue, une véritable logique d'enseignement. Et pourtant là encore, mettez à l'épreuve ce que vous avez appris, testez les limites. Et ne gardez que ce qui vous a permis de grandir.
L'important n'est pas de savoir ce qu'il FAUT faire, mais quelle est VOTRE méthode pour écrire.
Voilà, vous pouvez rouler ce conseil dans la farine et décréter qu'il ne vaut pas un sou, ce sera votre droit !
Qu'en pensez-vous ? Avez-vous déjà suivi aveuglément un mode d'emploi en écriture, pour vous rendre compte qu'il ne vous convenait pas ?