Elisa M. Poggio
Jour 2
Une journée forte en socialisation, autant dire un vortex qui aspire mon énergie. J'ai eu l'idée saugrenue de vouloir faire de la petite monnaie pour un événement local où quelques livres seront à la vente. Me voilà donc, l'estomac serré dans ma banque, à demander si je pouvais troquer un billet contre des rouleaux de pièces. Le conseiller m'a regardée comme si je l'avais menacé avec un pistolet à eau. Non, madame on ne fait pas ça... Bien sûr, demander du liquide dans une banque sera très bientôt un fait d'un autre temps. J'ai donc acheté deux oignons pour faire de la monnaie, ne serait-ce qu'un peu. On sous-estime le pouvoir de l'oignon à débloquer une situation... Plus un rendez-vous liée à une recherche de reconversion professionnelle qui a duré deux bonnes heures. L'escargot retourne dans sa coquille avec soulagement.
Après réflexion, j'ai rejeté toute forme d'en-têtes de chapitres. La raison principale est d'alléger le texte, de ne pas ajouter de confusion inutile. Les éléments de contexte, de culture, d'univers, de lore sont perçus plus naturellement et plus durablement pour le lecteur s'ils sont tissés dans le texte. S'il y a du surplus, eh bien ce surplus n'est sans doute pas utile.
Cela sonne comme une évidence, pourtant j'ai voulu essayer, pour voir. pour me convaincre. Je suis un escargot têtu.
J'ai rétabli un prologue, au fil duquel j'ai intégré les éléments d'un ancien en-tête et repassé le premier chapitre au peigne fin en suivant le même processus. De la grande fièvre du bullet journal, j'ai gardé certaines habitudes, notamment, d'avoir une sorte de bujo lié à chaque projet d'écriture. Depuis le pic de mon état dépressif, j'avais totalement arrêté de planifier quoique ce soit, c'était juste au-dessus de mes forces, j'y suis revenue très très lentement, juste un carnet pour noter mes rendez-vous médicaux. de fil en aiguille j'en suis venue à reprendre des notes. Avec le mieux, l'envie de gribouiller des carnets pour soutenir mon mental est revenue. j'ai donc dévié mon précédent planner pour servir de bujo pour IV. Et j'ai investi dans un beau planner pour le suivi de... tout le reste.
Pour commencer, j'ai ressorti mes anciennes armes de l'époque où je corrigeais Outre-Temps : les chapelets de correction, que je grise au fil de ma progression. En face, j'ai indiqué comment les remanier et avec quels éléments de contexte, ne reste qu'à suivre ce plan de correction.

Normalement, j'éviterais de corriger pendant le premier jet, mais suite à mes aventures en masterclass, j'ai décidé de changer de structure narrative. Au lieu d'avoir un point de vue unique en la personne de la protagoniste, j'ai décidé d'adopter une narration parallèle entre protagoniste et antagoniste. Tous les soucis de narration sur lesquels je bloquais se sont miraculeusement envolés dès que j'ai envisagé les choses sous cet angle. Je crois que c'est de cette façon que ce roman veut être écrit !
Ce qui explique les deux colonnes et de petits triangles en quinconce ! J'ai un point de vue entier à intercaler entre mes chapitres déjà rédigés et donc redistribuer les cartes : quel chapitre apporte quelle info, en quoi est-ce relié à chacun des personnages... L'objectif des jours à venir est donc de compléter ce pan de l'histoire. Je suis très enthousiaste à l'idée de montrer comment l'antagoniste devient telle qu'elle est, alors qu'à l'origine elle ne devait être qu'une présence lointaine.
A suivre !
Et vous ? Est-ce qu'il vous est arrivé de réaliser que votre écrit en cours appelait un angle différent ? Comment l'avez-vous géré ?