Elisa M. Poggio
Jour 14, Qu'importe le lieu, pourvu qu'on aie le flot

Et personnellement, après avoir écrit longtemps dans Libre Office (ou Word, selon les époques), avoir tenté Scrivener et l'écriture manuscrite, en découpant dans plusieurs documents ou en rêvant de retrouver une bonne vieille machine à écrire en mode cliché sexy de l'écrivain, je me suis rangée sous la bannière google doc.
Avec le temps et l'usage, j'ai dû me rendre à l'évidence: plus l'outil est simple, moins il a de fonctionnalités, mieux il me convient. Un traitement de texte très basique, qui permet une mise en forme minimale ( parce que j'aime bien rester en Times New Roman corps 12 ) est ce qui me pose le moins de contrainte. Sans doute que je vieillis ou que je suis irrécupérable, mais plus un logiciel propose d'options et demande de pratique pour une utilisation fluide, moins je me sens à l'aise dedans. Déjà parce que quand je suis dans mon élan, devoir réviser ce que je sais de mes compétences à utiliser l'outil me perturbe. Ensuite parce qu'au final je n'utilise qu'une infime partie de ce qu'il met à ma disposition et cela me perturbe aussi, cela me donne l'impression d'un gâchis sans nom. J'ai vraiment tenté d'utiliser Scrivener, qui semblait une idée formidable, mais je n'ai tenu que quelques mois ( semaines ? ). J'avais essayé d'y ajouter mes notes, mes fiches, les scans de mes cartes de monde etc. J'adore d'ailleurs l'idée de pouvoir juste copier-coller quelque chose que je viens d'écrire sur tel ou tel élément de lore, pour me servir de référence plus tard. Mais ce qui m'a fait lâcher l'affaire, c'est que rien ne remplace le plaisir de l'analogique pour tout ce qui est construction autour du projet. Mes notes et croquis, c'est papier crayon. Le classement parfait et logique dans un outil digital ne me met pas le cerveau en ébullition de la même manière. Même s'il est plus logique et plus efficace, je m'y retrouve moins bien. C'est littéralement que mon cerveau retrouve plus facilement les informations sur papier, même dans un remarquable désordre organisé. Je mémorise mieux ce que je note à la main. Bref, j'ai laissé tomber Scrivener, alors que pour bien des écrivain.es c'est un outil irremplaçable. Et chacun.e écrit où il lui plaît.
La rédaction manuscrite semble alors s'imposer comme une évidence ! Et c'est très frustrant, mais non, ça ne fonctionne pas pour moi. J'ai réessayé plusieurs fois, mais deux problèmes majeurs se posent : le premier, et pas des moindres, est que j'écris trop lentement pour suivre le flot de ma pensée ( escargooooot ). Le second est que lorsque je tente de recopier le texte obtenu, eh bien je réécris tout. Je suis incapable de recopier sans transformer au point que le texte manuscrit devient tout autre chose, voire est charcuté parce que je n'aime pas du tout ce que j'ai écrit. ( Forcément, comme j'écris lentement, ça ne sort pas comme je veux. Quand le flot n'est pas bon, le flot n'est pas bon. ).
Google doc, donc. Pourquoi ? Je n'y aurais sans doute pas pensé sans l'avoir vu chez quelqu'un d'autre, mais cela m'a frappé comme l'étape suivante après le traitement de texte simple pour deux raisons principales : la première, le document est sauvegardé dans le cloud, et est donc accessible de n'importe où, pourvu que j'aie une connexion internet, la seconde que google doc sauvegarde automatiquement toutes les quelques secondes. Ce qui réduit les risques d'un plantage qui fait perdre de longs pans de texte. La fonction pour chapitrer et naviguer dans le plan du document est très simple. Seul reproche, plutôt minime, le correcteur automatique me prend en traître régulièrement, mais je m'en rends compte assez vite. Et puis il y aura des phases de corrections ensuite donc rien de grave. Dans l'ensemble l'outil sait se faire oublier et c'est une qualité à mon sens.
Et vous ? Sur quel support écrivez-vous ? Vous avez beaucoup tâtonné pour trouver la formule qui vous convient ?